L'accord obtenu par les 27 Etats de
l'Union européenne marque une étape historique. Ces 4 jours d'âpres
négociations pour convaincre les pays « frugaux » et
aboutir à un consensus, marqueront sans doute l'histoire européenne
autant que les Traités eux-mêmes.
En actant la création
du fonds de relance de 750 milliards d'euros proposé par la
Commission, l'Union européenne donne tout son sens au principe de
solidarité qui est au cœur même de son projet depuis 1958. En
effet, ce fonds assurera aux pays les plus touchés d'être financés
pour leurs plans nationaux et dans cette perspective, la France
devrait toucher près de 40 milliards d'euros.
En actant, surtout,
le principe d'une dette commune européenne souscrite au nom de
l'Union européenne, l'Europe se donne enfin les outils budgétaires
indispensables pour lutter efficacement contre la crise économique
et sociale qui touchera malheureusement tout le continent. Les
économies des 27 Etats sont interdépendantes et étroitement liées,
il était grand temps d'en prendre acte.
Dans le même sens, la
hausse substantielle du budget européen (qui double pratiquement
avec le montant du plan de relance) traduit elle aussi ce
changement de paradigme budgétaire qui marque définitivement une
nouvelle étape majeure de la construction européenne.
Sur la forme, les
très longues heures de ces négociations, souvent tendues, parfois
agressives, auront également rappelé que lorsque le couple
franco-allemand est en totale harmonie et parle d'une seule voix,
il est bien en mesure de franchir tous les obstacles sur la route
du progrès européen.
Dans cette
perspective, tout en saluant évidemment cet accord historique,
Antoine Herth rappelle également l'importance que revêt l'Assemblée
parlementaire franco-allemande, précisément créée pour approfondir
toujours davantage l'indispensable dialogue entre nos deux
pays.